mardi 19 octobre 2010

Oups !

Désolé de ne pas poster d'articles plus souvent mais il faut dire que j'ai aussi de moins en moins le temps de m'investir dans l'histoire d'un peintre. Car écrire ces articles prend du temps et de la patience et quand j'ai l'un je n'ai pas l'autre si il ne me manque pas les deux. Mais en aucun cas je n'abandonne ce blog ! 

A bientôt, Dan.

vendredi 10 septembre 2010

Peindre sa vérité

   Frida Kahlo (1907-1954), comme je l'ai écrit précédemment en parlant de Vincent van Gogh, a eu une vie bien tourmentée, c'est le moins que l'on puisse dire, entre maladies, douleurs physiques et souffrances morales. Mais outre le fait que son histoire soit intéressante à raconter pour ce blog, Frida Kahlo est une artiste très importante à mes yeux et ce pour différentes raisons : les principales sont que c'est avec elle qu'a commencé ma passion pour l'art et l'Histoire de l'art, mais c'est aussi elle qui m'a incité à m'orienter vers une carrière artistique.
   Il y a deux ans, lors de mon passage à l'épreuve d'Histoire des arts du Bac, j'avais présenter un dossier sur Frida Kahlo autour de son célèbre tableau Les Deux Frida (1939). Comme de fait ce dossier colle parfaitement au thème de ce modeste blog j'ai décidé de l'y retranscrire. Bien sûr il y aura d'autres articles sur Frida, il y a tellement de choses à dire sur son oeuvre et sa vie (les deux étant étroitement liés), que je ne peux bien sûr pas tout mettre dans un article : ce serait trop long, vous ne le lirez pas et je l'aurais écrit pour rien !
Les Deux Frida - Frida Kahlo - 1939

   Les Deux Frida (huile sur toile; 173 x 173,5 cm), qui est aujourd'hui exposé au Museo de Arte Moderno de Mexico, fut réalisé par l'artiste mexicaine Frida Kahlo en 1939 alors qu'elle était en plein divorce d'avec son mari, le muraliste Diego Rivera. Ce double autoportrait, qui évoque une période difficile de la vie du peintre, peut déranger à cause des questionnements qu'il soulève, de l'aspect très personnel dont il relève, ou encore par l'atmosphère oppressante qui en émane.

   Après une exposition à Paris, en cette année 1939, Frida quitta la capitale Française pour rejoindre son pays natal après avoir fait, entre-temps, un arrêt à New York. Cette année marqua la fin de sa relation extraconjugale avec le photographe Nickolas Murray, qui avaient tous les deux vécu une véritable passion l'un pour l'autre. Cette séparation provoqua une déchirure chez le peintre d'autant plus que son ex-amant la remplaça par une autre femme. Mais l'évènement important de 1939 est le divorce de Frida d'avec Diego Rivera le 6 Novembre 1939 avec qui l'artiste était mariée depuis 1929. C'est un mariage qui avait d'ailleurs scandalisé les proches de Frida car Diego Rivera était connu pour être volage (il avait eu plusieurs femmes avant Frida et avait déjà des enfants) ; de plus il y avait une différence d'âge assez importante puisque 21 ans les séparaient. Il s'agissait d'un mariage d'un homme laid et imposant avec une jeune femme fragile, d'un « éléphant et d'une colombe ».
Cependant on ne connaît pas vraiment le motif réel de ce divorce, on n'a seulement des témoignages de proches mais aucun des avis n'est convaincant : il est possible que Rivera ait eu vent de la relation entre Frida et Nickolas Murray, ce qui l'aurait rendu furieux, certains prétendent que la fragilité physique de Frida ne suffisait pas à Rivera pour rassasier son appétit sexuel, d'autres disent que Rivera était impuissant ou encore que la séparation de Frida et Rivera fut causée par l'ex-femme du muraliste, Lupe Marin, qui y était toujours liée ne serait-ce que par les enfants qu'ils avaient eu ensemble.

   Mais si on ne connaît pas vraiment les causes du divorce des deux artistes, on connaît en revanche les conséquences qu'il a eu sur Frida. Le critique d'art MacKinley Helm raconte à ce sujet : « En ce jour de décembre de l'année 1939, où arriva une série de papiers prenant acte du divorce d'avec Rivera, je pris le thé avec Frida Kahlo de Rivera dans l'atelier de sa maison natale. [...] Frida était extrêmement mélancolique. Elle dit que ce n'était pas elle qui avait exigé la dissolution du mariage, mais Rivera. Il avait essayé de lui démontrer qu'une séparation vaudrait mieux pour tous deux et l'avait persuadée de le quitter. Il n'avait toutefois absolument pas pu la convaincre qu'elle serait heureuse et que sa carrière progresserait une fois qu'elle se serait séparée de lui. » Il est clair que le divorce créa à Frida d'énormes difficultés et lui causa beaucoup de peine. Henriette Begun écrivit dans son bulletin de santé : « Elle boit de grandes quantités d'alcool par désespoir. » Mais sa solitude entraîna chez Frida une activité intense : elle peignit beaucoup de tableau durant cette période notamment le double autoportrait 
Les Deux Frida.

   Par rapport à ce qu'avait l'habitude de peindre Frida Kahlo, 
Les Deux Frida est d'un format assez grand (173,5 x 173 cm). Sur ce tableau on y voit deux portraits du peintre assis sur un banc mais chacun étant vêtu différemment. Devant un ciel menaçant, les deux Frida, main dans la main, sont liées par une artère qui relie leurs cœurs, l'un, celui de gauche, étant disséqué. Tandis que la Frida de droite tient un petit portrait de Diego Rivera, son ex-mari, enfant, la Frida de gauche semble essayer de retenir avec une pince l'artère qui se vide de son sang sur la robe blanche.


   La singularité du tableau réside dans plusieurs éléments, mais surtout dans le fait qu'il s'agisse d'un double autoportrait, ce qui est peu commun en art. Chaque portrait représente une facette différente de Frida Kahlo. La Frida de droite, habillée en robe Tehuana, robe mexicaine traditionnelle qu'adorait le peintre, représente la version mexicaine de Frida, celle que Diego aime et c'est aussi celle qui tient son portrait entre ses doigts. La Frida de gauche, habillée en robe blanche, peut représenter la version européenne de Frida (dont le père, Wilhelm Kahlo, rebaptisé Guillermo Kahlo après son installation au Mexique, était d'origine allemande) comme on l'a si souvent dit, bien qu'à l'époque le port de robe blanche à col cheminée en dentelle était aussi bien à la mode au Mexique qu'en Europe. Il s'agit de celle qui a le cœur endommagé. Bien souvent on a déclaré que cette version de Frida était celle que Diego aimait le moins, en opposition à la Frida de droite, mais cette analyse est peu probable puisque Rivera avait beaucoup voyagé en Europe et appréciait Paris. Dans son Journal au chapitre « Origines des 
Deux Frida » qui explique ce qui l'a poussé à faire ce tableau, Frida évoque son amie imaginaire qu'elle s'inventait lorsqu'elle avait des problèmes. La Frida en robe blanche se serait donc inventé la Frida en robe Tehuana lors de périodes difficiles. On remarque sur la Frida de gauche que les tâches de sang viennent se mêler aux motifs de la robe qui les rend, du coup, plus discrètes et plus ambiguës. Cet élément peut renvoyer au fait que Frida Kahlo cachait ses blessures et sa souffrance.
Autre caractéristique troublante du tableau : le portrait de Diego. On voit bien que l'artère fait office de cadre à la photo miniature que tient la Frida de droite. Cette miniature devait avoir son double dans la main de l'autre Frida mais elle semble avoir été arrachée. C'est pourquoi Frida tente de stopper l'hémorragie avec sa pince, mais le sang coule encore. Ici c'est la métaphore la plus frappante de la conséquence qu'a eu le divorce sur le moral de Frida : elle se vide de tout espoir comme la Frida en robe blanche se vide de son sang.


   Dans le Journal qu'elle tenait, Frida y a décrit la signification des couleurs dans ses tableaux. Certaines peuvent nous aider à expliquer 
Les Deux Frida. Nous nous concentrerons sur les couleurs que portent la Frida de droite car les autres couleurs ne sont pas décrites dans le Journal de l'artiste. Voici ce qu'elle écrit :
« (Bleu) Electricité et pureté. Amour.
(Jaune) folie, maladie, peur. Part du soleil et de la joie.
(Jaune verdâtre) davantage de folie et de mystère. Tous les fantômes portent des vêtements de cette couleur, ou du moins des sous-vêtements.
(Bleu) distance. La tendresse elle aussi peut être de ce bleu-là.
(Rouge) sang ? Eh bien, qui sait ? »
En appliquant ce code couleur on remarque que sa signification n'est pas loin du contexte dans lequel a été peint le tableau, au contraire. La robe que porte la Frida de droite est de couleur jaune voire jaune verdâtre, bleue et verte. La Frida imaginaire porterait donc les couleurs de l'amour mais aussi celles de la folie, de la distance de la peur et des fantômes. Des sentiments que Frida Kahlo a pu éprouvé pendant cette période sombre. Comme dit précédemment, c'est la Frida de droite, la Frida imaginaire, qui porte ces couleurs, ses sentiments, ceux qu'a causé le divorce et ceux dont Frida aimerait se débarrasser. L'autre Frida ne porte que du blanc, couleur qui n'est pas décrite dans son Journal, mais un blanc maculé de rouge, symbole (supposé) du sang.
   C'est grâce à des éléments de la vie de Frida Kahlo, comme son Journal, mais aussi aux travaux d'historiens de l'art et de psychologues qu'on a pu déceler différents codes des tableaux du peintre, particulièrement ceux du plus énigmatique, 
Les Deux Frida. Mais face aux nombreuses interprétations qu'on a pu faire sur ce tableau, seule l'artiste connaît la réelle la véritable signification du tableau, elle qui peignait ce qu'elle ressentait au plus profond d'elle-même.



mercredi 1 septembre 2010

Sous extase

   Il y a des artistes qui ont le chic pour avoir des vies vraiment pourries comme Van Gogh dont j'ai parlé précédemment, Frida Kahlo dont je parlerai prochainement ou encore Séraphine Louis (1864-1942) ou Séraphine de Senlis dont je vais parler... devinez quand ! Maintenant ! Bravo !
Comme moi vous avez peut-être découvert cette artiste singulière à travers le très bon film de Martin Provost, Séraphine, qui est interprétée par Yolande Moreau (qui habite tout près de chez moi) toute aussi singulière d'ailleurs !
Fleurs et fruits - Séraphine -
vers 1920
   Séraphine Louis est née le 3 spetembre 1864 à Arsy, dans l'Oise. A peine a-t-elle un an qu'elle est déjà frappée par une tragique destinée puisque sa mère, d'origine paysanne, meurt le jour de son anniversaire en 1865. Son père, remarié, meurt alors qu'elle n'a que 6 ans. Orpheline elle est élevée par sa soeur aînée. Plus tard elle devient bergère puis domestique et enfin se retrouve femme de ménage à Senlis en 1901.
   Plus tard elle commence à peindre dans le plus grand secret, sans aucune éducation artistique. C'est d'ailleurs comme ça qu'est né l'art naïf : c'est un courant né de gens qui ont commencé à peindre par plaisir, sans être allés en école d'art ni avoir reçu de cours quelconques mais ayant tout de même réussi à percer dans ce milieu comme le Douanier Rousseau par exemple.
   Séraphine aurait peint sous extase ! Mais non, pas sous ecsta, sous extase !!! Très croyante, elle a consacré sa vie à la Vierge Marie et en a sacrifié sa vie sexuelle... Sa peinture serait comme une expiation de visions mystiques et une libération de ses souffrances, ce qui donne a ses tableaux une force, une puissance et une charge émotionnelle alors qu'elle ne peignait que des arbres, des fleurs et des fruits. Les couleurs qui explosent et la lumière divine sont à l'origine de cette intensité picturale. Moi qui ne suis pas très nature morte, je reste sans voix quand je vois ce que cette femme a pu voir et créer.
L'arbre du Paradis - Séraphine - 1929
Séraphine Louis est remarquée par un collectionneur d'art allemand, Wilhelm Uhde, installé à Senlis au début des années 1910. Reparti en Allemagne il ne s'occupe de l'artiste qu'à partir de 1927 en lui apportant soutien. Deux ans plus tard il expose quelques oeuvres de Séraphine rencontra un grand succès et qui lui apporta une certaine aisance financière (qui va très vite disparaître à cause de son tempérament dépensier). L'année suivante son mécène Wilhelm décide de ne plus lui acheter de tableaux à cause de la crise économique, la Grande Dépression. Séraphine va elle aussi sombrer dans une grande dépression, puis la folie, qui la mèneront à l'hôpital psychiatrique de Clermont en janvier 1932. Elle ne peindra plus jamais.
   Le 11 décembre 1942, Séraphine meurt à cause de sous-nutrition due aux conditions de vie sous l'occuptation allemande. Elle est enterrée dans une fosse commune.

Comme quoi on peut venir d'un milieu pauvre, avoir une éducation très limitée et peindre des tableaux de malades (sans mauvais jeu de mots). Reste à savoir ce que Séraphine a vu pour créer de pareils chefs-d'oeuvres...
Bouquet de feuilles - Séraphine - 1929-1930
   

mardi 31 août 2010

Une vie de fou

   La vie toute entière de Vincent van Gogh (1853-1890) est un pain béni pour mon blog. C'est triste à dire mais elle n'est qu'une succession de désillusion, de frustration et de peine à commencer par son nom Vincent Willem van Gogh qui est celui d'un premier enfant mort-né de ses parents... Ce qui peut amener à penser que durant sa vie il se considéra comme un enfant de substitution, un remplaçant. Mais parmi toutes les péripéties que le peintre hollandais originaire de Groot-Zundert à dû surmonter, il y en a une qui sort vraiment du lot : l'affaire de l'oreille coupée !
Autoportrait à l'oreille coupée ou L'homme à la pipe 
-  Vincent van Gogh -
Décembre 1888-Mai 1889
   Le 24 décembre, dans la maison jaune de Van Gogh à Arles, éclate une énorme rixe entre ce dernier et Paul Gauguin, peintre pour qui Van Gogh voue une admiration telle qu'on dira qu'il voyait en lui une sorte de père. Ma prof d'Histoire des Arts au lycée nous avait dit qu'ils étaient amants mais, à mon grand dam, c'est une hypothèse qu'il faut écarter ! En tout cas la dispute est si forte que Gauguin rentre de suite à Paris et une oreille de peintre hollandais est sectionnée. Et c'est là que les versions diverges : la version la plus connue, basée sur le témoignage de Gauguin, veut que Van Gogh ait menacé son ami avec une lame de rasoir et qu'après la fuite de ce dernier il se soit mutiler. Moins connue mais aussi moins plausible (ok Van Gogh était peut-être un peu allumé mais faut pas en profiter pour le prendre pour un con non plus) une autre version dit qu'à l'annonce du mariage prochain de Théo, son frère, Van Gogh aurait mal réagit vis-à-vis de son éventuelle future paternité, vis-à-vis de son propre père mais aussi de Gauguin qu'il pouvait voir comme un père de substitution... De la psychologie de comptoir quoi ! Et enfin la dernière version, ma préférée et la plus vraisemblable (à mes yeux) voit en Van Gogh la victime de la violence de Gauguin qui lui aurait coupé l'oreille avec un sabre. Pourquoi pas ? Surtout que Gauguin était un très bon escrimeur à ce qu'il paraît ! Et donc il aurait fui de suite à Paris et Van Gogh n'aurait rien dit pour le protéger.
   En ce qui concerne la suite des évènements les versions se retrouvent : Vincent offrit son oreille à une prostituée... A chaque fois que je m'imagine la scène, bien qu'elle soit vraiment glauque et pathétique, je ne peux m'empêcher de rire (mais je ne me moque pas) !
   Le lendemain il est retrouvé baigné dans le sang, couché dans son lit à moitié inerte.
Autoportrait à l'oreille bandée - Van Gogh -
Janvier 1889

   Ce contentieux avec Gauguin va en tout cas lui permettre de créer deux tableaux aux styles expressionnistes et fauves dirons-nous (bien que le style de Van Gogh soit indéfinissable tant le rapprochement avec différents courants picturaux de cette époque est possible) : il s'agit de l'Autoportrait à l'oreille coupée ou L'homme à la pipe daté de Décembre 1888 à Mai 1889 et de l'Autoportrait à l'oreille bandée de Janvier 1889. Les deux autoportraits se ressemblent, les habits de Vincent sont similaires, mais aussi très différents dans la vision qu'il a de lui-même. Dans le premier les yeux sont plus rapprochés et le regard est inquiétant, inquiété presque même implorant, mais il se donne une espèce de nonchalance en fumant sa pipe, alors que dans le second autoportrait il semble plus détendu et le regard est moins paniqué. Les couleurs sont aussi plus douces que dans le premier tableau où Vincent pose devant un fond orange et rouge, des couleurs agressives qui font très certainement référence à ce qui s'est passé le soir du 24 Décembre. Mais ce qu'il peut y avoir de particulier c'est que Van Gogh oppose le rouge de bas fond de la toile au vert de son manteau. Le rouge étant la couleur complémentaire du vert, des couleurs qui complète autant qu'elle s'oppose, Vincent a peut-être voulu faire référence ici à la relation très ambiguë qu'il entretenait avec Gauguin et qu'il ne reverra plus jamais après ça.

dimanche 29 août 2010

Pauvre Edvard

   On nous l'a rabâché : cette année c'est l'année de l'impressionnisme. On a eu droit à toutes les expo possibles consacrées à ce courant de la fin du XIXème siècle et à leurs représentants : Degas au Havre, Luce à Giverny, tous les autres à Rouen – surtout qu'habitant près de Giverny et non loin de Rouen je ne pouvais y échapper – mais néanmoins très intéressantes enfin pour l'unique que j'ai fait « La Seine au fil des peintres » à Giverny, le fief de Claude Monet... Mais, honte sur moi, je n'ai pas (encore) fait celle de Rouen !
   Bref en l'honneur de ce Festival Normandie Impressionniste je me devais de faire un premier article concernant une anecdote trash, compliquée et/ou dissolue d'un Monet ou d'un Seurat mais... non ! Comme à partir de cette époque l'art n'a été qu'une succession de courant artistique contredisant le précédent je vais n'en faire qu'à ma tête et comme eux je vais jouer l'anticonformiste en vous parlant d'un artiste norvégien rattaché au symbolisme : Edvard Munch (1863-1944).
   Le symbolisme est un courant né quasiment en même temps que l'impressionnisme, vers le milieu des années 1870, mais qui contrairement à ce mouvement est plutôt attendu techniquement parlant et pour la majorité des peintres, ce qui va discréditer en quelque sorte ce courant aux yeux des autres artistes du moment. Surtout que, tandis que les impressionnismes sortent pour admirer la beauté des paysages et savourer leur mise en lumière (voir Impression, soleil levant de Monet - 1872), les symbolistes se penchent sur un univers onirique et parfois hermétique (L'apparition de Gustave Moreau – 1876).
Le Cri - Edvard Munch - 1893
   Munch est en quelque sorte un impressionniste tout en étant symboliste... En gros : un indépendant, bien qu'il se soit adonné aux deux styles. On peut même dire que son oeuvre est teintée d'expressionnisme car il y met toutes les souffrances et les désillusions qu'il a accumulé tout au long de sa vie : pour commencer Munch était quelqu'un de phobique et de très angoissé, une angoisse qui s'explique par la mort de sa mère lorsqu'il n'a que 5 ans, celle d'une soeur plus tard et la folie d'autre ensuite qui l'ont amené à penser que son tour finirait bien par arriver. La mort ou la folie ? C'est certainement ce joyeux dilemme qui le contraignit à "pousser" le fameux Cri en 1893 dont il peignit  une cinquantaine d'autres versions ! 
   Mais ce ne sont pas ces drames qui le blessèrent le plus : après l'infidélité d'une femme l'artiste ne verra les autres que comme des vampires, comme il le peint dans sa toile éponyme datant de 1893 : Vampire
Vampire - Munch - 1893
Une autre anecdote l'a atteint au plus profond une nouvelle fois et lui a fait totalement perdre confiance en les femmes lorsqu'en 1898 une jeune fille, Tulla Larsen, qui veut l'épouser, lui fait croire à sa mort pour lui causer un électrochoc artistique et lui prouver qu'il tenait à elle... S'ensuit une dispute qui mènera un coup de feu et qui atteint la main gauche de Munch. A la suite de cette histoire il prend la décision de ne jamais se marier.
En 1905 le peintre norvégien subit une grave dépression. Ses cures dans les cliniques lui feront perdre ou du moins atténuer l'aspect morbide et glauque de ses toiles mais l'artiste reste toutefois prolifique et expressif en peignant des paysages et d'autres sujets moins torturés (Autoportrait, le vagabond nocturne – 1923-1924).  
Autoportrait, la vagabond nocturne - Munch - 1923-1924

Derrière le blog

Derrière le blog se cache un passionné d'art qui adore partager son goût pour la peinture et qui la pratique aussi. C'est justement le thème de ce blog sauf que je ne fais pas un topo sur l'Histoire de l'art mais que j'y raconte des anecdotes et des histoires croustillantes, surprenantes, glauques, morbides voire carrément flippantes du monde de la peinture, à toutes les époques... C'est plus intello que Closer et moins chiant qu'Arte !