dimanche 29 août 2010

Pauvre Edvard

   On nous l'a rabâché : cette année c'est l'année de l'impressionnisme. On a eu droit à toutes les expo possibles consacrées à ce courant de la fin du XIXème siècle et à leurs représentants : Degas au Havre, Luce à Giverny, tous les autres à Rouen – surtout qu'habitant près de Giverny et non loin de Rouen je ne pouvais y échapper – mais néanmoins très intéressantes enfin pour l'unique que j'ai fait « La Seine au fil des peintres » à Giverny, le fief de Claude Monet... Mais, honte sur moi, je n'ai pas (encore) fait celle de Rouen !
   Bref en l'honneur de ce Festival Normandie Impressionniste je me devais de faire un premier article concernant une anecdote trash, compliquée et/ou dissolue d'un Monet ou d'un Seurat mais... non ! Comme à partir de cette époque l'art n'a été qu'une succession de courant artistique contredisant le précédent je vais n'en faire qu'à ma tête et comme eux je vais jouer l'anticonformiste en vous parlant d'un artiste norvégien rattaché au symbolisme : Edvard Munch (1863-1944).
   Le symbolisme est un courant né quasiment en même temps que l'impressionnisme, vers le milieu des années 1870, mais qui contrairement à ce mouvement est plutôt attendu techniquement parlant et pour la majorité des peintres, ce qui va discréditer en quelque sorte ce courant aux yeux des autres artistes du moment. Surtout que, tandis que les impressionnismes sortent pour admirer la beauté des paysages et savourer leur mise en lumière (voir Impression, soleil levant de Monet - 1872), les symbolistes se penchent sur un univers onirique et parfois hermétique (L'apparition de Gustave Moreau – 1876).
Le Cri - Edvard Munch - 1893
   Munch est en quelque sorte un impressionniste tout en étant symboliste... En gros : un indépendant, bien qu'il se soit adonné aux deux styles. On peut même dire que son oeuvre est teintée d'expressionnisme car il y met toutes les souffrances et les désillusions qu'il a accumulé tout au long de sa vie : pour commencer Munch était quelqu'un de phobique et de très angoissé, une angoisse qui s'explique par la mort de sa mère lorsqu'il n'a que 5 ans, celle d'une soeur plus tard et la folie d'autre ensuite qui l'ont amené à penser que son tour finirait bien par arriver. La mort ou la folie ? C'est certainement ce joyeux dilemme qui le contraignit à "pousser" le fameux Cri en 1893 dont il peignit  une cinquantaine d'autres versions ! 
   Mais ce ne sont pas ces drames qui le blessèrent le plus : après l'infidélité d'une femme l'artiste ne verra les autres que comme des vampires, comme il le peint dans sa toile éponyme datant de 1893 : Vampire
Vampire - Munch - 1893
Une autre anecdote l'a atteint au plus profond une nouvelle fois et lui a fait totalement perdre confiance en les femmes lorsqu'en 1898 une jeune fille, Tulla Larsen, qui veut l'épouser, lui fait croire à sa mort pour lui causer un électrochoc artistique et lui prouver qu'il tenait à elle... S'ensuit une dispute qui mènera un coup de feu et qui atteint la main gauche de Munch. A la suite de cette histoire il prend la décision de ne jamais se marier.
En 1905 le peintre norvégien subit une grave dépression. Ses cures dans les cliniques lui feront perdre ou du moins atténuer l'aspect morbide et glauque de ses toiles mais l'artiste reste toutefois prolifique et expressif en peignant des paysages et d'autres sujets moins torturés (Autoportrait, le vagabond nocturne – 1923-1924).  
Autoportrait, la vagabond nocturne - Munch - 1923-1924

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